Une déclaration d’amour à Sacha Guitry par Anthéa Sogno
Auréolé de gloire, Sacha Guitry connut un destin extraordinaire d’auteur, acteur et cinéaste. Inexorable amoureux, il épousa cinq magnifiques femmes. Une sixième fut la femme de toute sa vie : Fernande Choisel, sa fidèle secrétaire durant 32 ans. S’il est vrai que dans l’ombre d’un grand homme, on trouve toujours une grande femme, dans celle de ce Roi du Théâtre, c’est la discrète et délicieuse Fernande qu’on découvre. Ce soir, suite à un évènement, elle se révèle enfin. En nous ouvrant ses albums photos et jouant tous les personnages, elle nous livre souvenirs et confidences pour faire revivre les moments les plus palpitants de la vie de son patron.
30 ans de passion pour Sacha Guitry résumés en un spectacle.
Texte, mise en scène et interprétation Anthéa Sogno
LumièresLuc KhiariMusique Alain BernardCostumes Catherine LainardVidéaste Nathan SebbaghCollaboration artistique et direction d’actrice Marie Simon et Jacques Décombe
L’Anthéâtre de Monaco
Avec le soutien du Gouvernement princier de la principauté de Monaco
La Condition des Soies
Du 7 au 29 juillet à 16h35
Durée 1h40
Relâches les 11, 18 et 25 juillet
Objets inanimés, avez-vous une âme ?
Pour raconter l’histoire de la collaboration théâtrale la plus prolifique qui ait vraisemblablement jamais existé, réunissant l’incontestable maître du boulevard et sa fidèle secrétaire, fions-nous à la bavarde machine à écrire de Fernande. Oui, faisons de cette pionnière de l’imprimerie individuelle, une machine à remonter le temps dont le mécanisme se serait bloqué entre les années folles et l’après-guerre.
Aujourd’hui, qui mieux que cette respectable Underwood de 1916, pour immortaliser, dans le cliquetis répétitif de ses soixante- quinze touches, les échanges dont elle fut l’unique témoin, matière première du recueil de souvenirs Sacha Guitry Intime ?
A l’instar des faits réels qu’elle rapporte, la mise en scène, elle aussi sera réaliste.
Dans les moindres détails, décor, costumes, lumières, musique, s’accorderont pour restituer les 32 années de complicité de Sacha et Fernande.
Adepte de la méthode Stanislavski, fondée sur la mémoire affective et le vécu propre des acteurs, admiratrice de Michel Bouquet et Isabelle Adjani, c’est corps et âme que je m’attacherai à défendre Fernande. Je l’aime déjà comme une sœur dont j’aspire à restituer au public chaque battement de cœur et chaque pensée.
Grâce à l’influence de Philippe Caubère, dont j’ai la chance de pouvoir suivre régulièrement le travail, j’espère réussir à incarner également les proches de Sacha qu’on ne peut omettre pour restituer fidèlement cette fresque.
Dans un grand cadre central, la diffusion d’une généreuse iconographie, constituera le seul effet spécial de cet élémentaire dispositif scénique. S’il m’a semblé nécessaire d’y avoir recours, c’est que ces deux cents photos, fruit d’une longue recherche, sont révélatrices d’une époque, hélas évanouie, dont les jeunes générations ne peuvent imaginer l’ambiance ni l’esthétisme. Aussi, comment résister au plaisir d’inviter les proches de Sacha dans cette humble reconstitution d’un monde dont ils furent les acteurs principaux ? Faire (re)découvrir ces visages en évoquant le souvenir de ces personnalités, fait aussi partie de la mission de transmission dont relève ce spectacle.
En résumé, si mon fantasme le plus fou fut d’abord de vivre dans le monde de Sacha Guitry, il est maintenant d’embarquer avec moi un grand nombre de spectateurs dans son univers. Le plaisir n’est-il pas la seule richesse qui augmente quand on la partage ?
Anthéa Sogno